(©Patrick Ewen 1992)

Firiel s'est levée avant l'aurore,
Au premiere chant du merle.
Elle a revêtu sa robe d'or
Toute brodée de perles.
Les pieds nus dans la rosée,
Elle a dansé jusqu'à la rivière
Et elle a entendu chanter
Cette chanson légère.

Viens, viens, marche sur l'eau,
Si tu le veux, tu peux marcher sur l'eau.
Il reste une place à bord de ce bateau
Qui vogue vers le pays des Elfes.

Alors elle a vu un grand bateau blanc
Tiré par des cygnes,
Et sur le pont, quatre jeunes gens
Qui lui faisaient signe.
Une couronne sur leurs cheveux d'or,
A leur front, une étoile,
Et des harpes jouaient leurs accords
Au rythme lent des rames.

Viens, viens, marche sur l'eau,
Si tu le veux, tu peux marcher sur l'eau.
Il reste une place à bord de ce bateau
Qui vogue vers le pays des Elfes.

Là-bas on chante et on danse,
Là-bas au-delà des flots,
Là-bas si tu prends ta chance,
Si tu veux marcher sur l'eau.
Là-bas au pays des chênes,
Là-bas au-delà des mers,
Là-bas tu seras notre reine,
Ici c'est déjà l'hiver.

Depuis sept ans ont roulé les flots
Dans le lit des rivières,
Et tous les matins au bord de l'eau
Elle attend, elle espère.
Plus une voix, plus un appel,
Ses journées sont grises.
Grise sa robe, sombre le ciel,
Plus de chant dans la brise.

Viens, viens, marche sur l'eau,
Si tu le veux, tu peux marcher sur l'eau.
Il reste une place à bord de ce bateau
Qui vogue vers le pays des Elfes.

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